• Nous refermons les portes de notre voyage dans le temps pour ouvrir celles de l'espace.

    Le grand espace!

    Avec une densité de population de 2,5 habitants au kilomètre carré, la Namibie est l'un des pays les moins peuplés du monde.

    Ici, le minéral est roi et nous offre, tout au long de notre voyage, des paysages à couper le souffle.

    Autant vous le dire tout de suite, c'est un véritable coup de coeur que nous avons eu pour ce pays, ce qui explique pourquoi nous avons mis tant de temps à écrire cet article!

    Les premiers (milliers de) kilomètres dans la bande de Caprivi au Nord-Est du pays ressemblent fort à ceux qu'on a connus en Zambie. Une route interminable et monotone, au bord de laquelle nous croisons une famille d'éléphants, mais aucun être humain. Charlotte: "C'est là qu'on était hier".

    Petite étape au bord du fleuve Okavango, à la limite du Bostwana.

    1. grothfontein
     
    C'est en arrivant à la ville de Tsumeb que nous nous rendons compte à quel point nous avons changé de monde. Nous nous retrouvons dans un camping de luxe, dans lequel nous côtoyons des vacanciers blancs venus d'Afrique du Sud dans des pickups ultra-modernes et sur-équipés. Ils restent ici toute la journée. Leur préoccupation principale est le 'braai' (bbq local). Nous avons l'impression que les plaques de désensablement au flanc des véhicules ne servent que pour le décor. Nous n'avons pas notre place ici et repensons avec tristesse et nostalgie à cette Afrique Noire grouillante de vie et de joie. Des grilles nous "protègent" des enfants noirs qui nous observent. La cage est dorée.
     
    2. tsumeb
     
    Dorée également, la cage qui nous permet d'observer les animaux du parc d'Etosha. Les trois campings à l'intérieur du parc fonctionnent comme un zoo, mais à l'envers. Ils sont tous organisés autour de trous d'eau dans lesquels les animaux se relayent pour s'abreuver. Et nous, pauvres bipèdes nus derrières nos barreaux et nos appareils photos, nous les voyons défiler, le jour et la nuit sous les projecteurs.
     
    Le parc est magnifique. Ici, nous avons eu la possibilité de voir une faune riche et variée. C'est avec un réel plaisir que nous parcourons les pistes du parc avec notre camion. Nous avons déjà eu notre compte de faune africaine. Nous n'avons plus besoin de voir à tout prix notre lion ou notre guépard et nous privilégions l'effet de surprise à celui de la quête. Nous flânons avec un plaisir d'autant plus grand que le prix d'entrée du parc est nettement plus abordable que ceux du Kenya ou de la Tanzanie. 
     
    3.1. etosha
    3.2 etosha
     
    A proximié du parc, nous bivouaquons dans une ferme de guépards. "Proximité" en Namibie, cela signifie tout de même à quelques centaines de kilomètres, tant le pays est vaste.
     
    4. ferme des gu����¯�¿�½������©pards
     
    Des fermes de ce type bénéficient d'aides de l'Etat. Le guépard est fortement menacé. Ici, trois guépards sont domestiqués et quinze autres sont semi-sauvages. Ils sont nourris chaque jour. Si certains d'entre eux ne se présentent pas, c'est qu'un springbok est passé à travers le grillage et donc dans leurs griffes. Le spectacle est magnifique. Ce jour là, nous étions les seuls visiteurs et ils étaient là tous les 15.
     
                  
     
    Au Nord-Ouest du parc d'Etosha, nous entrons dans le Kaokoland, sur les terres du peuple Himba, un peuple de bergers nomades. Les femmes Himbas consacrent 80% de leur journée à leur beauté. Elles s'enduisent le corps d'une pommade ocre, à base de graisse végétale et de poudre d'hématite qui leur permet de se protéger du soleil. Elles s'interdisent l'usage de l'eau pour la toilette et purifient leur corps avec les senteurs dégagées par le bois des arbres mopanés. Très pudiques, elles ne montrent leurs chevilles à aucun prix! Les bijoux qui les couvrent indiquent leur statut marital et le nombre de leurs enfants. 
     
    5.1 himbas
     
    C'est ici que nous rencontrons le vrai Kirikou!
     
    5.2 himbas
     
    A partir de la ville Kamanjab et jusqu'à notre sortie du pays, la route se transforme en piste. Une piste très roulante qui laisse derrière nous un nuage de poussière blanche qui vient s'infiltrer dans les moindres recoins du camion. En poursuivant vers le Nord, nous traversons la ville d'Opuwo, puis nous nous dirigeons vers les chutes d'Epupa. C'est sur cette route que nous faisons la connaissance des Claventure (prononcer "c'est l'aventure"), une famille française qui sillonne les routes du monde depuis 4 ans en camping-car. Leur voyage se terminera bientôt en Afrique du Sud.
     
    C'est ensemble que nous retournons vers la ville de Kamanjab où nous nous arrêtons quelques jours pour réparer la clé de contact du camion. Nous nous installons dans le camping d'Oppi-Koppi qui accueille gracieusement les voyageurs au long cours, ceux qui n'ont pas de plaque africaine.
     
    Si les réparations du camion ont duré 3 jours, nous y resterons 10 jours, tant l'accueil et l'ambiance ont été chaleureux. Et dire que sans cette panne, nous ne nous serions pas arrêtés dans ce bled! Nous faisons la connaissance de nombreux autres voyageurs, avec qui nous partageons de grands moments. Vous pourrez consulter leur blog dans notre rubrique dédiée.
     
    5.3 himbas
     
    C'est de nouveau livrés à nous même (ce qui est rare depuis notre départ de France) que nous sillonnons les pistes couvertes de "fech-fech" en direction de Twyfelfontein pour découvrir les roches gravées par les Bushmen; une forêt d'arbres pétrifiés depuis 260 millions d'année et la Welwitschia Mirabilis, une espèce endémique de plantes qui peut vivre plusieurs milliers d'années.
    Nous nous rendons compte que nous quittons la terre des Noirs pour pénétrer dans celle des Blancs par les clôtures qui bordent les routes. Pas moyen de prendre les chemins de traverse. Ici c'est désormais "propriété privée".
     
    7.1 twyfelfontein
     
    Petit arrêt à Organ Pipes et à Burnt Montain.
     
    7.3 twyfelfontein
     
    C'est un peu plus loin qu'une vis dans le moteur décide de casser, bloquant notre accélérateur en sur-régime.  Il est 18h. Comme à notre habitude, nous nous asseyons au bord de la route, attendant notre sauveur du jour. Sauf que là, nous sommes de nouveau dans le désert et qu'il n'y a personne, mais vraiment personne. Une voiture de touristes anglais, voyant notre cabine relevée, vient aux nouvelles. D'ailleurs, on ne croise que des touristes sur les routes de ce pays vide! Ils sont les clients d'une lodge à une vingtaine de kilomètres de là et nous promettent de faire passer le SOS. Qui dans un hôtel de brousse pourrait bien venir en aide à un vieux camion français? Nous attendons, confiants dans notre bonne étoile, et surtout parce que nous ne pouvons rien faire d'autre... Le même soir, le directeur du lodge arrive en 4x4 avec son plus proche voisin (c'est à dire éloigné de 20 kils). Ils passent quelques appels. 30' plus tard, un Unimog vient nous remorquer jusqu'à un garage où nous passons la nuit. Le lendemain à 10 heures du matin, nous reprenons la route. L'ensemble nous aura coûté 40 euros.
     
    Nous décidons de passer à l'hôtel pour remercier notre sauveur d'un soir qui avait disparu, sitôt le camion remorqué. Histoire également de découvrir ces fameuses lodges africaines qui nous faisaient phantasmer dont le tarif demesuré nous interdisait l'accès.
     
    Veuve-Cliquot rosé et vue unique au monde! 
     
    7.2 twyfelfontein
     
    Alors vous comprendrez que c'est avec ce vieux camion et rien d'autre que nous voulons achever notre tour du monde!
    Et c'est ainsi que, petit à petit, nous nous rapprochons des côtes de l'Atlantique. Le paysage change. La végétation disparait. Plus rien désormais n'accroche notre regard. Puis, soudain, elle apparaît.
    La mer!
    Depuis Dar-Es-Salam au bord de l'Océan Indien, nous venons de traverser l'Afrique d'Est en Ouest...
     
    8.2 cape cross

               
    Nous longeons la côte jusqu'à la colonie d'otaries de Cape Cross. Il ne manque qu'une chose avec ces blogs multimedias: ce sont les odeurs! Quoi que...
     
    8.1 cape cross
     
    Puis c'est Swakopmund et enfin Walwis Bay, où nous restons 3 jours au pied de la Dune 7.
     
    9. walvis bay
     
    Miramib, où nous trouvons des aménagements de camping in the middle of nowhere.
    Ici encore, on se tait, en espérant que les images parlent d'elles-mêmes...
     
    10. mirabib
     
    Solitaires à Solitaire.
     
    11. solitaire
     
    Puis c'est au tour des dunes rouges de Sossusvlei de nous émerveiller.
    Même si les paysages sont indescriptibles, ils sont victimes de la surexploitation touristique un peu honteuse de la part du gouvernement. C'est dans ces moments-là que le Désert Blanc d'Egypte nous manque.
    Nous aurions également tellement aimé redonner le toucher du sable chaud au roues de notre Chamaco... 
     
    12.1 sossusvlei
    12.2 sossusvlei
    12.3 sossusvlei
     
    Puis vient la ville de pêche de Lüderitz (pêche au diamant et pêche au poisson) et, non loin de là, le village fantôme de Kolmanskop, ancienne ville diamantifère, maintenant envahie par le sable du désert du Namib.
    L'intérieur de certaines maisons ressemble à notre camion après une journée sur les pistes du pays...
    Regardez-bien les photos ci-dessous. Deux d'entre elles ont été prises au même moment.
    Alors vous l'avez vu ce spectre?
     
    13. luderitz
     
    Nous finissons notre voyage en Namibie par le Fish River Canyon, le deuxième plus grand canyon du monde après celui du Colorado et les sources d'eau chaude de Ai-Ais. L'arbre est l'aloe dichotoma, l'arbre national de Namibie.
     
    14. fish river canyon

    La Namibie est une des dernières véritable terres d'aventure. Une terre sauvage, des paysages hallucinants, une faune exceptionnelle, comme nous n'en avons jamais vu en Afrique. Nous avons dû chercher au fond de nous-mêmes des motivations pour quitter ce pays... une semaine après l'expiration de nos visas!

    Nous étions tristes en arrivant, tristes en partant. C'est un peu ça, aussi le voyage! 

    Film à voir: Les Dieux sont tombés sur la tête

    Rendez-vous en Terre Inconnue: Muriel Robin chez les Himbas


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