• L'objectif est double en arrivant en Afrique du Sud : Renault Truck nous a offert un contrat de révision maintenance sur le camion en échange de quelques photos pour leur publication en interne. C'est l'occasion de régler une bonne fois pour toutes notre problème au démarrage qui nous fait défaut depuis le Soudan. Il nous faudra également organiser la suite du voyage sur un autre continent.

    Nous avons décidé en cours de route de changer d'itinéraire. Nous troquons l'Inde et l'Asie contre l'Amérique Latine, plus propice, selon de nombreux voyageurs rencontrés, à l'aventure avec des enfants. Nos recherches sur Internet ont été vaines. Il semble que nous optons pour un circuit qui fonctionne à l'inverse de l'ensemble des lignes maritimes. Suivant le Gulf Stream, les bateaux suivent une ligne Afrique-Europe-Amérique du Nord-Amérique Latine, soit près de deux mois pour effectuer ce qui pour nous en final ne devrait être qu'une simple traversée de l'Atlantique Sud ! Nous y reviendrons...

    En poursuivant notre descente dans le Sud du continent Africain, nous nous éloignons de l’Équateur pour nous rapprocher de l'hiver Austral. Avec le retour de l'eau, le paysage change rapidement, vers quelque-chose qui nous est plus familier : nous sommes de retour à la maison, ou plutôt à cheval entre les Alpes et la Méditerranée !

     

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    Nous laissons Chamaco au soin de Renault Truck au Nord de la ville du Cap pour retrouver en vitesse nos cousins Alex et Constance qui sont à la veille de leur retour en France, après 10 ans de contrat d'expat. Ils ont juste eu le temps de nous présenter Dominique, instituteur à l'école française du Cap, ainsi que Louwina et Hubert, couple franco-namibien avec trois enfants.

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    Dominique nous propose de nous héberger chez lui, le temps de récupérer notre camion. Nous louons une petite voiture, presque aussi ancienne que Chamaco, qui présente elle-aussi des caprices au démarrage. On ne change pas une équipe qui gagne ! C'est désormais avec notre « Chipie » que nous allons conquérir la ville et ses alentours!

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    Marine est la première surprise lors de nos premiers kilomètres en voiture : « On est plus des stars!?! », s'exclame-t-elle, déçue, devant l'indifférence des gens sur notre passage...

    Nous faisons plus ample connaissance avec le société française installée au Cap lors de la réception du 14 Juillet organisée par le Consul de France au nouveau Stade du Cap, stade dans laquelle la France s'était si brillamment illustrée lors de la Coupe du Monde l'année dernière. Mais bon, passons... Vous reconnaîtrez en arrière plan la mythique montagne de la table.

     

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    La ville du Cap est une ville moderne, fluide, aérée, ouverte, avec de belles infrastructures. Nous sommes au cœur de l'hiver qui ne dure que 4 mois. Nous profitons d'un temps doux, sec et ensoleillé, même si les locaux nous indiquent que c'est une situation exceptionnelle. Tôt ou tard, ils devront payer le manque d'eau. L'été dure les huit autres mois, et laisse la place à une activité essentiellement outdoor, dans un pays où la nature et les paysages sont particulièrement riches. Le coût de la vie y est raisonnable et nous sommes enchantés par ce pays qui nous offre un nouveau visage de l'Afrique.
     
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    Un seul bemol : l'insécurité semble omniprésente. Les maisons qui se vendent sont celles qui sont sures. La ville donne une illusion de liberté, et en même temps on nous met en garde sur les attitudes à observer... pour rester en vie. Même si l'Apartheid est officiellement aboli, deux mondes coexistent ici. Deux mondes qui s'ignorent mutuellement. La société est à deux vitesses et la question raciale apparaît facilement dans toutes les discussions. Pour notre sécurité encore, on nous déconseille, en tant que blancs, de nous rentre dans les Townships, banlieues Noires des villes faites de maison fragiles en tôle ondulée. A nous qui venons de traverser l'Afrique Noire ! Nous obtempérons et nous laissons prendre un charge...

    Nous faisons également la connaissance de Paul, Myriam et leurs trois enfants, famille française expatriée au Cap. Paul est universitaire et nous fait visiter son bureau. Il travaille, selon lui, sur une bécane vieille de 20 ans. A vous de découvrir ce que c'est !

     

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    Un indice : après l'immensité de l'espace Namibien, nous sommes ici dans celui de l'infiniment petit... C'est aussi ça l'Afrique !

    Des vieilles bécanes, on en trouve également dans le musée où Paul consacre de nombreuses heures de loisir à restaurer des ancêtres et autres épaves plus ou moins roulantes. Ici pas moins de 600 carcasses s'entassent, le temps de trouver une nouvelle jeunesse. Bon nombre de ces véhicules sont des stars du cinéma ou de la pub. Selon Paul, il y a ici un potentiel pour 1000 ans de travail pour un homme. Vous avez vu comment Chamaco et Chipie se fondent bien dans le décor?

     

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    Notre Afrique du Sud à nous, ça a été également la faune.

    Le « parc aux truches », cher à Charlotte, où les enfants ont fait la connaissance de Tom, la plus petite autruche du monde, tandis que Virginie cède aux charmes de Jean-Pierre, l'étalon de la basse-court. Un œuf d'autruche équivaut à 24 œufs de poule, de quoi faire une belle omelette !

     

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    Des oiseaux, on en a vu de toute sorte, à commencer par les pingouins du Cap que l'on croise à l'état sauvage dans une baie digne des Seychelles. Sauf que là, l'eau y est à 14º toute l'année...

     

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    Des oiseaux, encore des oiseaux... mais pas que ça...

    Approchez messieux-dames, juste pour le plaisir des yeux !

     

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    Et puis des mammifères marins, notamment ces phoques qui évoluent en toute quiétude dans le port de Hout Bay. Il y a même un vieux monsieur qui leur apprend des tours depuis les quais.

     

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    Ils nous l'ont promis, ils l'ont fait ! Marie-Pierre, Rodolphe et leurs enfants sont venus au bout du monde pour partager un peu de notre aventure.

    Ensemble, nous avons cheminé le long du Water Front.

     

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    Et du Water Front, nous sommes partis pour une virée en mer.

     

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    Nous sommes repassés par Cape-Point.

     

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    Et nous avons visité les vignobles du Cap, en particulier autour de la ville de Franschhoek, qui subit l'influence française des Huguenots venus au XVIIe siècle pour exploiter la vigne.

     

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    Et notre camion ?

    Les recherches d'un transporteur sur Internet ayant été infructueuse, nous avons, dès notre arrivée au Cap, fait le tour des compagnies maritimes, afin de collecter les noms de transitaires ou d'agents avec qui ils travaillent. Les transporteurs ne traitent pas en direct avec les utilisateurs qui confient aux agents le soin de s'occuper de tous les papiers, en particulier le dédouanement du véhicule. On nous propose un Cape Town – Santos (port de Sao Paulo) en 40 jours sur un porte-container. Le bateau transite par le port de Londres. Ce n'est pas l’idéal, mais nous pouvons nous en accommoder. Nous n'avons pas d'autre alternative. Nous optons pour ce choix et installons Chamaco sur un container adapté à la fois au transport par camion vers le port et au chargement sur le navire.

     

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    Le lendemain, le jour prévu du départ, Laurent consulte par hasard un forum de voyageurs dont les membres déconseillent fortement l'acheminement d'un véhicule sur le Brésil. Les procédures de dédouanement y sont complexes, chères et lentes. La corruption règne. Certains voyageurs auraient attendu plusieurs mois pour récupérer leur voitures, moyennant des sommes folles et l'intervention de l'ambassade de France. Ce n'est pas ce que nous voulons. Nous appelons notre transitaire pour changer la destination en faveur de Buenos Aires.

    Nous sommes à la veille de notre vol pour le Brésil.

    C'est impossible. Maersk n'a pas de ligne pour l'Argentine. Nous ne pouvons pas changer de compagnie, car le container spécifique sur lequel est Chamaco lui appartient. Nous sommes fermes et demandons alors de récupérer immédiatement notre camion. Le transitaire nous rappelle plus tard et nous annonce avoir trouvé la solution. Maersk accepterait de se dérouter pour l'Argentine sans frais. Nous ne pouvons pas poursuivre la discussion, car notre vol nous attend. Aujourd'hui, nous avons atterri à Sao Paulo, sans avoir aucune certitude quand au sort du camion. Nous n'avons même pas eu le temps de récupérer la fameuse « Bill of Loading », qui prouvera au port de destination que le camion embarqué est bien le notre...

    On vous tient au courant pour la suite!

    Un bilan ?

    La terre est fragile. Elle est toute petite aussi. Avec 36000 km au compteur depuis notre départ, soit un peu moins de 100 km par jour en moyenne, nous avons parcouru en un an ce que la plupart des Français réalisent avec leur voiture dans leurs déplacements quotidiens. L’échelle seule change. La longueur du Lac Malawi équivaut à un Paris-Lyon.

    Voilà pour cette page un peu plus sédentaire que les précédentes. Nous quittons l'Afrique le cœur lourd, en laissant derrières nous des milliers de souvenirs, incertains sur le sort de notre véhicule et compagnon de voyage.

    De nombreux voyageurs hésitent encore à s'engager sur cette terre. Nous voulons les encourager à faire le saut. L’Afrique est difficile, elle nous résiste. Mais elle est magnifique. C'est une immense terre de libertés et d'aventures.

    Afrique ! On ne peut pas se quitter comme ça ! On n'en a pas fini, toi et nous...

    Cependant, il fait le faire. Nous l'avons promis...

    On enchaîne !


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